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“Le bonsaï espagnol est numéro un en Europe”

  Mistral Bonsai       11/10/2019
“Le bonsaï espagnol est numéro un en Europe”

Juan Gómez a grandi dans une ville de montagne entourée d’arbres et de nature. C’est ainsi que sa passion pour le bonsaï est née, il y a plus de 20 ans. Il a une grande collection de bonsaïs qu’il dorlote chaque jour, en profitant de chaque tâche. Il est aujourd’hui le président de l’Association Espagnole de Bonsaï.

Samedi dernier, le 5 octobre 2019, lors des Journées Portes Ouvertes, nous avons eu le plaisir de bavarder un moment avec lui, et de lui poser quelques questions. Voulez-vous découvrir cet amoureux du monde du bonsaï ?

Qu’est-ce que l’Association Espagnole de Bonsaï (AEB)?

L’AEB est une association créée en 1982. Depuis de nombreuses années, elle a été la seule association nationale en Espagne. À son tour, elle a également été cofondatrice, avec 4 ou 5 autres pays, de l’Association Européenne de Bonsaï. C’est pratiquement la plus ancienne association nationale d’Europe.

Comment voyez-vous l’avenir des associations de bonsaï en Espagne ?

Je vois l’avenir comme prometteur. En effet, ces dernières années, l’émergence de nouvelles associations est en plein essor. De plus en plus d’amateurs de bonsaï s’unissent en associations. Autrefois, on travaillait de manière plus autodidacte. Chacun de son côté, c’était très individuel.

Pensez-vous que nous en sommes au même niveau de maturité que les autres pays européens ?

Ce n’est peut-être pas à moi de dire ça, mais il est possible que le bonsaï espagnol se place en tête au niveau européen. Nous pouvons retrouver l’Espagne en première position de la majorité des expositions renommées en Europe.

Quels sont les avantages pour un amateur de s’inscrire à une association ?

Je conseille à tout amateur de s’unir et de participer aux associations. Dans une association, il trouvera toujours un soutien. Il pourra partager des connaissances avec des amateurs plus expérimentés, ce qui lui sera d’une grande aide. Il y a différents niveaux parmi les amateurs, et il y a toujours quelqu’un qui va un peu plus loin, qui peut vous montrer le chemin et qui peut vous aider avec des choses que, seul, vous pourriez mettre longtemps à découvrir.

Dernièrement, il y a un grand dynamisme du bonsaï en Espagne, d’autres associations ont-elles été créées ? Combien d’associations de bonsaïs existe-t-il en Espagne actuellement ?

Le nombre d’associations existantes est difficile à quantifier. Comme association de caractère nationale, pendant de nombreuses années, il n’y a eu que l’AEB. Deux autres sont apparues ces dernières années, il y a donc maintenant trois associations nationales. Après, il y a les associations provinciales et locales. Il y en a beaucoup et c’est difficile à quantifier car il y en a qui ne sont pas enregistrées comme telles. Pour autant, il s’agit de groupes d’amateurs, qui se sont regroupés, ont un local et se réunissent certains jours spécifiques et donc, bien qu’elles ne soient pas officiellement enregistrées, ce sont des associations. Il est donc très difficile d’en déterminer le nombre actuel. Ce qui est clair, c’est qu’il y en a toujours plus, et que cela s’accélère.

Quelles actions pensez-vous nécessaires pour améliorer le niveau de nos amateurs ?

Ce sont les associations qui mènent ces actions. Un exemple est le nombre d’expositions locales, provinciales et nationales qui ont lieu. Pendant de nombreuses années, il y en avait beaucoup moins. L’augmentation du nombre d’associations permet la promotion du bonsaï, en le portant à la connaissance de personnes qui n’y avaient pas accès. Nous pouvons affirmer que le bonsaï est en plein essor ces derniers temps, grâce au travail de diffusion de cet art, qui est surtout le fait des associations.

Ces dernières années, sont apparues des variétés plus méditerranéennes et peut-être moins communes au Japon. Comment voyez-vous cette tendance ?

Oui c’est vrai. Les dernières années, le concept d’arbre japonais a beaucoup triomphé. Dans les expositions, il n’y avait pratiquement que des variétés japonaises. Ces derniers temps, des arbres autochtones et méditerranéens apparaissent. Dans les concours de renom, vous pouvez déjà voir des résultats magnifiques. C’est un bonsaï qui, il y a quelque temps, non qu’il n’était pas valorisé, mais il était un peu plus en retrait, et maintenant, il a déjà atteint un niveau assez important. Il y a des spécimens qui concourent à des compétitions qui sont très bien placés et très bien évalués. Le bonsaï autochtone, peut-être parce que nous le considérons plus commun, est moins valorisé. Mais peut-être que dans d’autres pays non européens, ils le valoriseraient plus que nous le faisons.

Ce week-end, nous avons célébré le Concours de Nouveaux Talents organisé par l’AEB dans les locaux de Mistral Bonsai, un concours qui déterminera le représentant espagnol pour le concours européen. Que diriez-vous à un amateur de bonsaï pour l’encourager à participer l’année prochaine ?

Je lui dirais que participer à un concours national est une expérience unique. Le prix consiste à représenter votre pays au congrès européen. Ils auront également la possibilité de rencontrer des amateurs de différents endroits. Si vous demandez à des participants d’autres années, ils participeraient à nouveau. C’est une expérience unique, que l’on gagne ou non. Des gagnants, il n’y en a qu’un, mais tous les participants à y être allés en reviennent avec une expérience très enrichissante.

En 2020, où se déroulera le concours ?

À l’AEB, nous sommes en train de travailler sur le prochain congrès. Nous avons quelques villes possibles, mais nous sommes encore en train d’évaluer où cela se déroulera.

Revenons au concours de nouveaux talents qui s’est tenu ce week-end. Le Nouveau Talent du Bonsai 2019 a été Javier García Villalobos. Nous avons vu les arbres des participants et il doit être très difficile de choisir le gagnant, car le niveau était très élevé. Quels éléments du bonsaï gagnant ont permis au Jury de se décider ?

Le jury a évalué plusieurs choses du bonsaï. L’une d’elles est le design qui a été réalisé sur cet arbre et d’autres aussi très importantes sont la définition et la finition de l’arbre. La délicatesse des branches

Les 3 finalistes du concours des Nouveaux Talents du Bonsaï 2019
Les 3 finalistes du concours des Nouveaux Talents du Bonsaï 2019, en compagnie du Président de l’Association Espagnole de Bonsaï et de Josep M. Miquel, expert technicien de Mistral Bonsai.

Nous sommes en plein essor du féminisme et de l’émancipation des femmes. Le monde du bonsaï est traditionnellement un monde très masculin. Cette année, nous avons vu deux femmes participer au concours. Comment voyez-vous le rôle des femmes dans l’amateurisme du bonsaï ?

Vous voyez, quand on parle entre amateurs masculins, pratiquement la majorité d’entre nous nous demandons, pourquoi les femmes ne participent-elles pas davantage ? Nous ne comprenons pas pourquoi. Les femmes ont, ce que nous pensons souvent, une subtilité et une finesse que beaucoup d’hommes n’ont pas. En ce qui concerne la botanique et le jardinage, les femmes se débrouillent très bien. Pourtant, on trouve très peu de femmes dans le monde du bonsaï. Et ce que nous voulons, c’est encourager l’entrée des femmes dans cet art.

Comment l’AEB contribue-t-elle à ce changement ?

Je pense que c’était la première fois que deux des participants étaient des femmes. Elles étaient toutes deux très enthousiastes, comme nous, de leur participation. Elles ont un niveau spectaculaire.

A quel jeune espoir pensez-vous que nous devrions être attentifs et dont nous devrions suivre le parcours ?

Dire un nom serait compliqué. Parmi les Nouveaux Talents classés l’année dernière, certains se distinguent déjà et font un très bon travail. Ils ont un niveau de progression excellent. Et en ce qui concerne cette année, le niveau des participants a été très élevé. J’ai été très surpris par le niveau de qualité des travaux réalisés. C’est pourquoi, il s’agirait d’être attentif à l’évolution de chacun des premiers classés. Il se peut même que quelqu’un n’ait pas encore réalisé son meilleur travail aujourd’hui. Il y a des gens qui, avec la pression de travailler sur un arbre avec un temps déterminé et face au public, sont un peu plus stressés et le travail qu’ils sont capables de faire, à ce moment là, ils ne parviennent pas à le faire. Les savoirs sont en eux, c’est à force de travailler en public qu’ils sauront les exprimer.

Quelles sont les prochaines activités de l’AEB?

L’activité principale est le prochain congrès national que nous sommes en train d’organiser. Comme nous l’avons déjà mentionné, nous attendons de choisir la ville où il aura lieu et c’est là notre objectif principal.

Que diriez-vous à une personne qui s’initie à ce passe-temps ?

Je trouve cette question très intéressante. Il y a beaucoup de gens qui commencent et abandonnent, ils restent à mi-chemin. L’une des raisons est qu’ils le voient comme très difficile et complexe. Je leur dis toujours que ça ne l’est pas tant. Atteindre un niveau de Maître est peut-être plus difficile, mais être un bon bonsaïste n’est pas aussi difficile qu’il n’y parait. Au début, on peut toujours perdre un bonsaï. Des choses aussi basiques que la transplantation, l’arrosage… sont des choses très élémentaires mais que vous devez maîtriser pour faire progresser l’arbre. Si vous n’avancez pas, vous vous ennuyez et abandonnez. Maintenant, cela arrive moins parce que, comme nous l’avons déjà dit, avec les associations, c’est plus facile. Ils vous conseilleront sur les bases, ils vous expliqueront ce qu’il faut faire pour que le bonsaï reste en vie. Quand quelqu’un travaille en autodidacte, il se peut qu’il ne sache pas, par exemple, comment faire un rempotage. Je demanderais à tout amateur de s’appuyer sur des personnes qui peuvent l’aider, car nous pouvons vous assurer que ce n’est pas aussi difficile que l’on pense.

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À propos de l’auteur

Mistral Bonsai

À Mistral Bonsai, nous sommes une équipe de communication, des techniciens et des maîtres engagés depuis le premier jour pour la diffusion de l’art merveilleux du bonsaï. Ce monde offre beaucoup de choses à partager. Nous croyons qu'un bonsaï est un arbre doté d'une âme unique et irremplaçable. Un autre de nos piliers les plus essentiels est, comment pourrait-il en être autrement, notre engagement étroit en faveur de la préservation de l’environnement et de la nature.